Dessins
Le fonds de dessins de la BNE est l'un des plus importants d'Espagne aussi bien en termes de qualité que par le volume d'œuvres qu'il rassemble. Parmi les dessins de l'école espagnole, l'œuvre originale d'artistes comme Le Greco, Velázquez, Alonso Cano, Murillo, Goya, Alenza et Fortuny, côtoie celle d'artistes des dernières avant-gardes.
Un échantillon remarquable du dessin italien et portugais, ainsi qu'une sélection des écoles française, allemande, flamande et hollandaise y sont aussi conservés.
Dessins
La vaste collection de dessins de la BNE, l’une des plus importantes à l’échelle mondiale, s’est constituée au fil du temps. Ces fonds ont connu une croissance constante et se sont renouvelés sans cesse à travers différents échanges, acquisitions et donations, de façon à présenter l’évolution du dessin dans l'histoire.
Le premier responsable de la salle des estampes, Isidoro Rosell (1868-1878), réunit dans cette dernière le matériel graphique qui fut séparé du reste des collections provenant de la Bibliothèque royale. Cette salle nouvellement créée exposa notamment les œuvres de la collection de Valentín Carderera, acquise par l’État en 1867. L’échange d’estampes en double avec d’autres collectionneurs, comme le peintre Manuel Castellano, contribua à enrichir cette nouvelle collection.
En 1899, plus de 1 000 dessins provenant de la collection de José de Madrazo, répartis entre ses héritiers à sa mort, y furent ajoutés.
D’autres dessins furent acquis au cours de toutes ces années, tandis que d’importantes donations, comme celles de Rafael Moleón et Rogelio Egusquiza, furent effectuées sous la direction du successeur d’Isidoro Rosell, Angel Mª de Barcia. Ce dernier consignait ces œuvres dans la Revue des archives, des bibliothèques et des musées.
En 1904, la BNE s’enrichit des dessins d’Eugenio Izquierdo, représentant des thèmes non botaniques. Ceux-ci se trouvaient dans sa bibliothèque, jusqu’alors propriété du musée des sciences naturelles.
La collection continua à se développer progressivement grâce aux efforts soutenus des bibliothécaires qui se succédèrent par la suite.
Après la guerre civile, les dessins provenant de la Junta de Incautación y Recuperación de obras de Arte (Bureau de saisie et de récupération des œuvres d'art), non réclamés par leurs propriétaires, furent déposés à la Bibliothèque. En 1951, Henriette Nigrin, veuve de Mariano Fortuny Madrazo, fit don de dessins appartenant à ce dernier et à son père, Mariano Fortuny Marsal.
Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, la BNE continua à acquérir les créations les plus diverses, allant d’œuvres de Cervantes et d’artistes contemporains à des dessins d’enfants se trouvant en colonie de vacances en 1936 et 1937. La collection s’agrandit ensuite grâce à des fonds graphiques provenant de la section d’Afrique, suite à sa dissolution, ainsi qu’à des planches originales de bandes dessinées des années 1940 et 50. Mentionnons enfin des donations importantes, comme celles d’Antonio Fernández Alba et de Secundino Zuazo, composées de milliers de plans et de dessins d’architecture, ou encore celles de dessinateurs humoristiques tels que Chumy Chúmez, Peridis et Forges, entre autres.
Fonds
La collection de dessins originaux de la Bibliothèque nationale, conservée au sein du service des dessins et gravures, est l'une des plus importantes d'Espagne, tant pour la qualité que pour le volume de ses fonds, qui renferment plus de 80 000 œuvres allant du XVe siècle à nos jours.
Parmi les dessins de l'école espagnole, les œuvres originales d'artistes tels que Le Greco, Velázquez, Alonso Cano, Murillo, Claudio Coello, Paret, Salvador Carmona, Ventura Rodríguez, Villanueva, Goya, Alenza et Fortuny, côtoient celles d'artistes des dernières avant-gardes comme José Caballero, Julio González, Vázquez Díaz, Benjamín Palencia, Manolo Millares, Eusebio Sempere, etc.
Parmi l'importante collection de dessins italiens du XVIe au XIXe siècle, mentionnons les œuvres d'artistes tels que Vincenzo Casale, Arcimboldo, Aniello Falcone, Guido Reni, Bernini, Luca Giordano, Giambattista Tiepolo, Piranesi et Maratti. Quant au dessin portugais, le service des dessins et gravures de la Bibliothèque nationale abrite un chef-d'œuvre du XVIe siècle, « De Aetatibus Mundi Imagines », de Francisco de Holanda. Enfin, aux côtés de ces écoles particulièrement représentées, nous disposons aussi d'une sélection choisie de dessins français (Claudio de Lorena, Charles de la Traverse, etc.), et d'une petite collection de dessins allemands, flamands et hollandais.
Du point de vue thématique, la collection est très variée. Malgré la prédominance des thèmes religieux, nous détenons un précieux fonds de dessins d'architecture et de décoration qui comprend des œuvres du XVIe siècle à nos jours, sans oublier les thèmes mythologiques, historiques, scènes de genre, écoles, portraits, vues et paysages, dessins d'illustration d'œuvre littéraires, BD, mobilier, bijouterie, orfèvrerie, tauromachie, etc.
De même, les fonds reflètent la variété des techniques employées dans le dessin, comme la plume, le crayon noir, l’aquarelle, la sanguine et y compris le dessin assisté par ordinateur.
Le Catalogue de la collection de dessins originaux de la Bibliothèque nationale, élaboré par Angel Mª de Barcia et publié en 1906, constitue l’un des points forts de ces précieux fonds de dessins. Ce catalogue, qui est toujours une référence à l'échelle mondiale, renferme la description de plus de 10 000 dessins classés par écoles et auteurs La méthode employée par Barcia - souvent ponctuée d’attributions et de datations -, qui reposait sur les moyens et les ressources de l’époque, est d’une précision remarquable.
Sous la direction d’Enrique Lafuente Ferrari (1930-1942) des articles relatifs aux fonds de la section d’estampes et des beaux-arts ont commencé à être publiés, tandis que des expositions étaient organisées et que différents catalogues étaient publiés. Ces activités de diffusion sont encore d’actualité et certaines sont également accessibles sur Internet. En outre, les fonds ont été restructurés et l’organisation du travail a été réaménagée en vue du catalogage de la collection, donnant lieu à l’inventaire formel des dessins mentionnés dans le catalogue de Barcia.
Au cours de la moitié du XXe siècle, des milliers de dessins ne figurant pas dans le catalogue de Barcia ont été répertoriés sous la dénomination de « Adiciones a Barcia » (AB – Ajouts au catalogue de Barcia) et des fichiers photographiques de tous les dessins conservés jusqu’alors ont été constitués. Ces fichiers sont toujours à la disposition du public dans la salle Goya.
Collection numérique
Les fonds sont catalogués suivant les normes internationales de catalogage ISBD et le format Marc 21. Un catalogue automatisé des fonds a été mis en place à partir des années 1980. Il s’agit d’un catalogue en ligne qui se développe en permanence, au gré du traitement des différents fonds, et qui est régulièrement mis à jour grâce aux apports des utilisateurs et experts en la matière.
Il contient plus de 12 000 dessins numérisés, dont 88 % proviennent des fonds anciens et font désormais partie du domaine public. Il est possible d’y accéder dans la Bibliothèque numérique hispanique en effectuant une recherche traditionnelle ou en filtrant suivant les collections.
Les Archives des sites web d’Espagne, visant à collecter le patrimoine documentaire espagnol disponible sur Internet, figurent également parmi les projets récents mis en œuvre par la BNE. Cet outil permet d’accéder à une collection consacrée aux beaux-arts, constituée de pages d’artistes et de leurs œuvres, qu’il est possible de contempler tel qu'elles se trouvaient au moment de leur collecte.
L’application « Second Canvas » est un autre outil utilisé pour faire connaître les dessins les plus importants de la BNE, notamment des œuvres en haute résolution accompagnées de commentaires sur les détails, l’auteur et leur contexte.
Pour toutes ces raisons, cette collection est une ressource inestimable non seulement pour l’étude du dessin, mais également dans le domaine de l’histoire de l’art, de l’illustration et du papier, entre autres